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[La Parole aux Internautes] Vos idées pour favoriser l’emploi des seniors

Emploi des séniors – quelles solutions?

Le taux d’emploi des seniors est un des plus bas de l’OCDE. Comment remédier à une telle situation ?

La parole aux internautes : vos propositions pour favoriser l’emploi des seniors en France

Proposition d’Emilie

Une petite idée simple, pourquoi ne pas réserver quelques emplois de la fonction publique aux séniors en fonction de leur compétences?

Il me parrait complètement aberrant de proposer à des jeunes tout droit sorti des université des postes “tout confort”, sans objectif, sans challenges, alors que nous avons une masse importante de personnes plus que compétentes qui se retrouvent sur le carreau à 50 ans et qui ont donné tout ce qu’ils avaient à leurs entreprises.

Il serait peut être plus juste de réguler l’emploi des séniors en leur proposant un poste selon leur compétences dans la fonction publique, qui comme nous le savons tous n’a pas les mêmes exigences de rentabilité que le secteur privé d’autant que leurs connaissances tant au niveau humain qu’au niveau des compétences techniques seront profitables à tous…

Par exemple, pourquoi ne pas proposer aux séniors qui auraient travaillé dans la vente ou la grande distribution de devenir prof en lep… C’est incroyable que grand nombre de personnes qui enseignent dans les lycées professionnels n’aient aucune expérience professionnelle dans leur propre domaine d’enseignement!!!

Il existe un tas d’autres postes pour les séniors moins qualifiés ou plus fatigués physiquement, par exemple les postes en mairie, qui ne devraient pas être ouvert à des jeunes gens capables de supporter un peu de contrainte au travail…
Je trouve un peu dommage par exemple qu’une personne à qui les contribuables ont permis de poursuivre des études suppérieures en histoire (et jusqu’en licence pour ne citer personne!) se retrouve facteur!!!

Pour conclure, il me semblerait plus juste de permettre aux personnes qui le souhaitent ou qui se retrouvent au chômage à un age avancé de terminer leur carrière dans la fonction publique de proximité, qui au delà des services rendus aux personnes (de plus en plus déplorables il faut l’avouer), servirait de régulateur pour l’emploi des seniors…

 

Proposition de Alain

Témoignage : emploi des seniors et création d’entreprise

J’ai 55 ans, ancien cadre salarié, ai été licencié et bénéficie d’une couverture Assedic (ARE).
Retrouver du travail comme « senior », même si l’on est mobile, volontaire, relève quelque peu de la formule incantatoire…
Il reste une opportunité, par ailleurs largement encouragée, au moins par les effets d’annonce, c’est la création d’entreprise.
Je m’y engage et, après avoir élaboré un projet, fait mon deuil des multiples aides…, rencontré de multiples interlocuteurs, je prends conscience d’un « bug » concernant ma situation sociale et le risque que cette création me ferait encourir.
Je vous décris ci-dessous ce « bug », persuadé que de nombreuses personnes peuvent se trouver dans mon cas, convaincu aussi que lorsqu’un « vide juridique » existe entre deux organismes administratifs, la débauche d’énergie qu’il faut déployer pour faire avancer le sujet est de nature à épuiser les plus grandes volontés. Cela fait maintenant près d’un an que je me débats avec les administrations et, même en ayant recours au délégué du Médiateur de la République, cela reste un « vide juridique »….

Imaginons – hypothèse 1- que je ne retrouve pas d’emploi et n’ai pas de projet de création. Ma situation, en fin de droits, serait :
– plus de 55 ans ;
– plus de 20 ans de cotisations à l’assurance vieillesse du régime général ;
– non indemnisé et en chômage involontaire ;
– ne relevant pas à nouveau d’un régime obligatoire d’assurance vieillesse.

Dans ce cas, selon les dispositions en vigueur (code de la Sécurité Sociale – Art R351-12), ces conditions portent à une durée maximale de cinq ans la validation de trimestres au-delà de la période d’indemnisation, pour la liquidation à venir de ma retraite.
Ayant commencé à travailler jeune, je pourrais donc, au pire, faire valoir mes droits à retraite lors de mes 60 ans (170 trimestres alors validés).

Imaginons – hypothèse 2 – que je crée cette entreprise et que celle-ci soit pérenne. Dans ce cas, j’aurais créé une SARL, je serais gérant et cotiserais donc à un nouveau régime des « travailleurs indépendants » jusqu’à – au moins – l’âge légal de ma retraite : pas de problème.

Mais imaginons maintenant – hypothèse 3 – que mon projet échoue…
Dans ce cas, du « point de vue » des Assedic, sous réserve d’un délai de trois ans, augmenté de la durée des droits, je possède la faculté de me ré-inscrire, en percevant le reliquat des droits éventuels, me retrouvant ainsi « chômeur indemnisé » puis « chômeur involontaire », en revenant ainsi aux conditions précisées ci-dessus ( hypothèse 1).
Par contre , du « point de vue » de la Sécurité Sociale, il en va autrement : le fait d’avoir été, même temporairement, affilié à un autre régime, en l’occurrence celui des indépendants, ne me permet plus de bénéficier de la validation des trimestres au titre du régime général.

Cela revient à dire, forçant quelque peu le caractère, que, après avoir pris le risque financier personnel de la création d’entreprise, plutôt que de ne pas entreprendre, me retrouvant dans une situation d’échec du projet pour quelque raison que ce soit, je serais « doublement » puni par une porte fermée au sein de la CRAM pour espérer valider les trimestres manquants.

Cette situation et ses conséquences, en particulier compte tenu de l’âge des « seniors », revêtent un caractère majeur. En effet, comment comprendre qu’une démarche active de création – une petite, mais réelle contribution à la libération de la croissance – puisse, en cas d’échec, se faire se retrouver dans une situation « pénalisée », par rapport aux dispositions actuelles, sans prise de risque ?

Je termine en attirant l’attention des seniors qui auraient cette même volonté de créer, et qui, peut-être liront ces lignes, en leur disant : soyez vigilants….et espèrons que ce « bug » sera bien vite réglé, c’est l’intérêt de tous…et cela ne devrait tout de même pas être si compliqué que cela de « combler » ce « vide juridique »….

 

Proposition de MCBB Montpellier

Il paraît intéressant d’établir un comparatif sur les pays de l’union européenne en ce qui concerne l’emploi et précisément sur celui des séniors ( 54-65 ans) ; Tout d’abord quelles marges de manœuvres disposons nous ?

Un premier groupe peut être évoqué à partir de statistiques de l’année 2004, la France n’en fait pas partie.
Les chiffres sont exprimés en taux; le PIB est par Habitant en base 100 pour L’Europe à 25.

Année ———– PIB ———emploi————emploi séniors ——-chômage
2004

Pays Bas ——– 125 ———73,10%———– 45,2% ————- 4,6%

Royaume Uni —- 117———-71,60%———– 56,2%—————4,70%

Danemark——– 122———-75,70%————60.3%—————5,40%

Suède———– 118———-72,10%————69.1%—————6,30%

Programme national de réformes pour 2010 (PNR) :

Pays Bas : Augmenter le nombre d’heures de travail sur temps partiel

Royaume Uni : Taux d’emploi à 80% sans donner de date

Danemark : 60 000 emplois supplémentaires

Suède : Taux d’emploi à 80% Le taux de chômage à 4%

Les taux d’emploi de ce premier groupe sont relativement élevés, y compris pour celui des travailleurs âgés. Le taux de chômage est bas. Cela signifie qu’une politique de l’emploi a été lancée depuis plusieurs années et qu’elle amène actuellement des résultats.
Les thèmes relatifs à la politique de l’emploi évoluent plus vers un aménagement des conditions d’accès à ce marché qu’à une véritable restructuration de celui-ci. Le travail semble avoir été fait et on s’attache à le maintenir. Les thèmes regroupés ci-après sont communs à l’ensemble de ces pays :

Augmentation du nombre d’heures de travail
Meilleur accès à l’emploi des jeunes, des immigrés, intégration sur le marché du travail des personnes en difficultés et des groupes vulnérables
Amélioration de la qualification de la main d’œuvre Assurer la formation professionnelle

Un second groupe présente une situation nettement moins favorable, on y compte la France

Année ———PIB————-emploi ————–emploi séniors——-chômage
2004

Belgique——–119————60,30%————–30,0%—————7,90%

Italie ———-103————57,60%————–30,5%—————-8%

France———110————63,10%————–37,3%—————-9,60%

Espagne———98————61,10%————–41,3%—————-11%

Allemagne——109 ————65 %—————-41,8% —————-9,50%

Les taux d’emploi sont relativement faibles, le taux de chômage trop élevé. Le PIB par habitant reste faible et est fortement inférieur à celui du précédent groupe. Sans une politique de croissance volontariste et durable qui reste à engager, on ne peut entrevoir d’évolution favorable du marché de l’emploi.

Il convient de s’attaquer plus profondément au marché de l’emploi par des politiques incitatives appropriées permettant :

La réduction du chômage
L’intégration des jeunes sur le marché du travail,
L’amélioration de la situation de l’emploi des travailleurs âgés
L’accès aux qualifications vu l’évolution démographique et l’augmentation de l’âge de la retraite.
La politique d’allègement des charges sociales (fortement sollicité par la France)
La promouvoir le travail des femmes (fortement sollicité par l’Espagne) ; pour la France il n’en est pas fait très état. Cela peut jouer sur le taux d’emploi des séniors.

Pour la France, se préoccuper notamment comme cela est cité dans le PNR :

de l’emploi des personnes en difficulté, notamment des jeunes.
de l’emploi des seniors qui reste un défi essentiel
de l’accès à la formation tout au long de la vie qui reste un enjeu permanent

Les défis majeurs retenus sont d’assurer les conditions d’une croissance économique forte ; de réduire le chômage et d’élever les niveaux d’emploi comme de construire une économie de la connaissance.

Tout ceci demande à être clarifié car il semble que les propositions du Plan National des Réformes ne soient pas ou insuffisamment mises en œuvre. En tout état de cause les dispositifs nécessiteront une évaluation sur leur portée exacte.

Ce constat présenté, que peut-on encore dire :

Qu’il sera difficile de lutter contre les restructurations et délocalisations ? Alors pourquoi ne pas permettre une production basée sur la qualité, le savoir-faire et l’innovation. Bien sûr cela nécessitera une nouvelle politique des investissements, un nouveau savoir-faire, des labels de qualité.

Qu’il faut se porter sur les nouveaux métiers liés
– au domaine de l’écologie : nouveaux matériaux, l’eau, les déchets…….
– au domaine des nouvelles énergies : énergies liées à l’habitat, énergie solaire……
– au domaine des services à la personne : formations, soutien scolaire, assistance administrative, aide au domicile …..
– au domaine de nouvelles technologies et notamment celles de l’information (sachant que nombre des métiers n’existent pas encore et ne seront connus que dans 5 ans) :
Dans ce domaine il ne faut pas seulement retenir les métiers liés à la seule connaissance technologique (gestionnaire de réseau, base de données, programmeur, analyste…) mais aussi et surtout les métiers liés à la combinaison entre usages de la technologie et compétences professionnelles. Les entreprises ont moins besoin de connaissances en informatique pure que d’interfaces entre emploi de l’informatique et domaine utilisateur.
Il s’agit là de « nouvelles logiques professionnelles » entendues comme combinaisons de connaissances, de compétences, de savoirs-professionnels autrefois considérés comme distincts et engendrant aujourd’hui de nouveaux rapports dans l’organisation du marché du travail.
Sur ce dernier point, je ne suis pas certain que les mentalités aient bien suivi le mouvement, on doit trop souvent acquérir cette nouvelle logique professionnelle sur le tas parce que trop peu de temps est réservé à la formation

Sur ces métiers, nombre d’entre eux ont aussi des activités de conseil et d’assistance, activités que peuvent remplir aisément des séniors.

Qu’il faut accepter de nouvelles façons de travailler, souvent mal acceptées pour un salarié, et basées sur:
– le travail à domicile
– le télétravail à domicile
– …/…

Concernant la France les freins à l’emploi restent encore nombreux :

Le dispositif juridique et réglementaire qui entoure le marché du travail ainsi que l’accès à l’emploi est trop complexe et contraignant. De ce fait, il est difficile d’en situer l’impact et d’en faire l’évaluation.

La « flexisécurité » ou »flexicurité », termes abominables qui prônent l’équilibre entre flexibilité du travail et sécurité des revenus, est négligée. L’amélioration de la productivité et de la qualité du travail n’est pas assurée. Plus encore les mesures destinées à combattre le chômage des travailleurs âgés et/ou à améliorer leur position dans l’entreprise ne sont pas courantes. Là encore on oublie de prendre en compte la dimension familiale du sénior dans son emploi.

Conclusion :
Beaucoup est encore à dire sur l’emploi des séniors et sur ce qu’ils peuvent apporter. Il ne peut se faire au détriment des emplois pour les jeunes. La pyramide des âges donne en France un chômage ou non-emploi prononcé aux extrémités de la vie active (18,26 ans ; 54-64 ans). Il serait anti-économique de compenser l’un par l’autre, je ne dis pas qu’on le veuille mais le risque existe dans une politique de court terme.
Beaucoup est encore à dire sur la formation, les choix de formation, les filières d’enseignement, face aux besoins et à l’offre d’emploi. Concevoir aujourd’hui, pour la plupart d’entre nous, que nous n’exercerons qu’un seul métier est utopique. On le dit mais rien ne s’organise pour nous préparer à ces mutations professionnelles. Là encore nous entrons dans de nouvelles logiques professionnelles. On peut changer de métier mais encore faut-il pouvoir s’y adapter même si l’on a les compétences requises. La connaissance d’un travail n’exonère pas de la nécessité d’acquérir la culture de son environnement.

Plus j’avance dans l’analyse de l’emploi des séniors, moins je trouve que le marché de l’emploi s’y prête à l’exception des pays qui ont su engager une politique structurelle de rénovation de celui-ci.

Permettre aux seniors de conserver leur emploi ou d’en retrouver un autre rapidement ressort de l’utopie sur un marché de l’emploi aussi peu attractif et performant que le nôtre.
Des solutions sont tentées via le renforcement des incitations financières, l’activation de revenus d’assistance, notamment en faveur des jeunes. Une politique de réformes est envisagée pour améliorer le maintien et le retour des personnes de plus de 50 ans.
« Cela va dans le bon sens » mais quelles seront la portée et l’impact de ces mesures : difficile de le dire sans une évaluation appropriée : difficile de la faire !.

 

Proposition de Jeff

1) Supprimer toutes les mises en retraite d’office pour limite d’âge si l’employeur et l’employé sont d’accord pour poursuivre leur coopération soit à conditions égales soit à conditions différentes.
2) Supprimer toutes les interdictions de cumul retraite et emploi sans restriction. Les emplois recherchés par les seniors ne sont pas concurrentiels des plus jeunes, ils sont différents.Temps partiel, transmission d’expérience, formation professionnelle,taches administratives, aide à la personne (jeune ou âgées), etc…
3) Cotisations salariales et employeurs allégées au delà de 60 ans
4) suppression des crédits pré-retraites au budget de l’Etat
Conséquences:
-le senior se sent toujours utile pour la société. La situation morale d’une personne est au moins aussi importante que la situation matérielle dans le dynamisme d’une société mais aussi pour sa propre santé.
-suppression des taches administratives de contrôle inutiles et non productives
-pouvoir d’achat supplémentaire et l’on sait que les personnes agées participent de plus en plus à la croissance soit directement par leur propres dépenses soit indirectement par l’aide aux enfants ou petits enfants
-avec des charges moindres les sociétés sont inciter à l’emploi des seniors
-rentrées fiscales supplémentaires
– les pré-retraites ne sont plus des ajustements d’effectifs dans les entreprises

 

Proposition de Prarion

J’ai 58 ans et je suis préretraité depuis 1 an. J’ai une longue carrière dans les grands groupes aux USA et aux Japon. Je suis prêt à reprendre une activité professionnelle, mais moyennant une compensation financière, même faible. En effet je répugne à travailler pour rien (tout travail doit être valorisé), et j’ai constaté dans divers engagements bénévoles que ce qui est gratuit est souvent sous-utilisé. J’ai essayé différentes formules, mais sans succès: les preretaités sont souvent enfermés dans l’alternative: le bénévolat ou le culturel/tourisme.

Beaucoup de seniors seraient partant si on leur offrait la possibilité de participer/travailler dans des organismes tels que les postes d’expansion, les organismes de promotion des exportations, le partage de cadre supérieur par des PME, la formation, le parrainage, recyclage dans une nouvelle filière professionnelle, etc…

On pourrait même songer à de véritables diplomes calibrés pour des seniors voulant commencer une deuxième carrière !! Certains préretraité ont devant eux 20ans de vie active (c’est la moitié d’une vie professionnelle). Un tel potentiel meriterait un minimum d’investissement en formation.

Par exemple dans mon cas, je suis ingénieur agronome +MBA de formation, j’ai une longue expérience de gestion; moyennant une formation ad-hoc de 6 mois je pourrais, par exemple, me transformer en gestionnaire en milieu hospitalier (en supposant que je sois motivé par ce milieu).

Je crois que notre société est beaucoup trop timorée dans les moyens/mesures à mettre en place pour utiliser les seniors.

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