Dans la charmante ville de Niort, nichée au creux du sud-ouest de la France, une intrigue financière, digne d’un épisode de “Breaking Bad”, se prépare à se jouer devant les tribunaux. Un duo improbable constitué d’un couple bénéficiaire du RSA, s’est en effet attiré les foudres de la loi. Au centre de l’affaire : un tour de passe-passe financier qui a permis à nos deux protagonistes de transformer plus de 300.000 euros de fonds mal-acquis en argent tout frais, tout net. Prenez de quoi grignoter et installez-vous, car l’histoire qui va suivre est palpitante.
Du RSA à la Rain Man du bricolage
Le début de cette incroyable saga remonte à 2022, lorsque la sonnette d’alarme est tirée par une célèbre enseigne de bricolage de Niort. Parmi les clients fidèles de la boutique, un homme attire l’attention en adoptant un comportement singulier. Avec une régularité de métronome, il se présente à la caisse, des articles de bricolage dans le caddie, et règle toujours en espèces, et toujours en restant sous la barre fatidique du millier d’euros. Du tour de magie ? Pas vraiment. Il suffisait simplement de retourner ses achats peu de temps après pour bénéficier d’un remboursement… mais pas en liquide cette fois ! Non, non, le remboursement, il le prend bien au chaud, sur son compte bancaire, s’il vous plaît ! Une petite combine qui lui a permis de faire un magnifique plongeon dans le grand bassin du blanchiment d’argent.
Et alors que la combine tourne à plein régime, l’homme est bien loin d’être un inconnu des services de police et de la justice, qui le connaissent notamment pour un historique de trafic de stupéfiants. Ah ben oui, forcément, ça aide à comprendre pourquoi le magasin de bricolage a commencé à avoir de drôles de doutes sur le monsieur !
Un patrimoine qui suinte le blanchiment d’argent
Sur le papier, ce couple avec deux enfants vivant en Charente-Maritime ne ressemble pas à des barons de la pègre. RSA et bénéficiariat de la Banque alimentaire, ils ont pourtant un train de vie qui fait plus penser à une série américaine qu’à une famille aidée par l’Etat. Pour preuve : la maison à Varaize achetée et rénovée avec l’argent blanchi via ce généreux commerce de bricolage, ainsi que leur tout beau, tout neuf véhicule Renault Koleos. Et ce n’est pas tout !
Des masques qui tombent et une garde à vue
Forcément, à force de faire des folies, on finit par se faire remarquer. Les enquêteurs rassemblent au total plus de 300.000 euros de mouvements financiers louches, ponctionnent 25.000 euros sur le compte du couple et empochent au passage plus de 11.000 euros de vêtements flambants neufs. Voilà de quoi habiller toute une brigade !
Nos deux bénéficiaires du RSA, pris la main dans le sac de billets, finissent par être cueillis et placés en garde à vue le 14 mars 2023. Et le jugement final sera pour le 7 décembre 2023. Au tableau d’honneur des justifications tordues, le couple se défend en affirmant que l’argent proviendrait d’Ukraine. Une défense plutôt vaseuse qui ne convainc ni les policiers de Niort, ni la justice.
Et maintenant ? Eh bien nos délinquants du dimanche risquent gros, très gros même. Au menu des réjouissances, il y a une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison et une amende de 375.000 euros. De quoi perdre le goût du bricolage pour un sacré bout de temps, vous pouvez me croire !