Benoit. H
Y’a des jours où on se demande si l’argent liquide n’est pas sur le point de devenir un vieil ami qu’on n’oublierait pas, mais qu’on ne voit plus beaucoup. Vous voyez cette espèce monétaire qui teinte dans nos poches et qui semble doucement perdre de sa superbe face à ces jeunes branches de paiements électroniques ? Alors, est-ce qu’on arrange son petit-fils pour sortir le grand-neuve des armoires du salon ? Pas si évident. Ce qu’on sait, c’est que l’argent électronique est bien déterminé à se tailler la part du lion. Et la question qui travaille sans relâche nos esprits est de savoir quelles conséquences cette remplaçante infligerait-elle au champ de bataille des pièces et des billets. Voilà qui est l’objet de notre palabre d’aujourd’hui.
Ce bon vieux liquide : une place pas si sûre sur l’échiquier monétaire
Le vénérable argent liquide serait-il en train de devenir obsolète ? Les chiffres semblent indiquer que, comme le disque vinyle, le polaroid ou la cassette audio, notre bon vieux compagnon de portefeuille est en train de perdre sa popularité. Il est passé de top-chien à 80 % en 2016 à un non moins impressionnant moyen-chien de 50 % en 2023.
Pendant ce temps, les paiements numériques, ces minots technologiquement avant-gardistes, sont en pleine ascension. Et qui pourrait leur en vouloir ? Les smartphones, les sites sécurisés et les innovations technologiques les ont propulsés sur le devant de la scène. Sans oublier la mèche allumée par la crise sanitaire qui a encouragé l’utilisation de moyens de paiement sans contact.
Certes, cette transition inévitable éveille certaines inquiétudes. Que ferais-je de mes petites économies si le liquide rendait l’âme ? Serait-on à la merci des banques, des gouvernements ou même des pirates de la toile ? Comment préserver notre intimité et notre liberté face à un système qui serait capable de tout savoir de nos dépenses ? Ces questions pertinentes appellent à une réflexion collective sur l’avenir de la monnaie.
Faillir, oui, mais disparaître, pas encore pour notre cher liquide
Il est clair que l’argent liquide se fait du mouron, mais de là à disparaître totalement, il y a une marge. En revanche, seul l’avenir sait quel genre de carte il tiretra face au numérique. D’après les magiciens des chiffres et des tendances, ce serait plutôt un changement graduel qui serait à la carte selon les pays, pas une extinction totale.
Après tout, notre cher Euro, qu’il soit en billets ou en pièces, tient encore tête en représentant 10 % de la monnaie en circulation depuis 2002. L’argent liquide continue donc d’occuper une place forte dans le ballet monétaire. Bien sûr, il se danse différemment selon les pays. Les pays moins avancés par exemple sont plus portés sur l’argent liquide que leurs homologues plus développés.
L’attachement des Gaulois pour les pièces et les billets
Une tare ou un essentiel, l’argent liquide ? Certains se précipiteraient pour nous faire croire que le futur appartient au paiement sans contact et que le cash n’est que de l’histoire ancienne. Et pourtant, la réalité est autrement plus complexe.
Payer en argent liquide, c’est un sentiment d’anonymat et de liberté. Malheureusement, ces sentiments peuvent parfois servir à des fins moins avouables, dans le cas des évasions fiscales et des trafics, par exemple. Des actions illégales qui suscitent des combats ardus auxquels notre société se mesure.
Le paiement électronique, ah oui, c’est la vie moderne ! C’est rapide et sûr, mais il ne tarabuste pas tout le monde. Les seniors et les habitants des zones rurales ont du mal à s’y adapter. Et il faut admettre qu’un monde sans réseau, c’est un monde sans argent. Ah, le bon vieux cash, il ne tombe jamais en rade, lui.
Son espèce se fait de plus en plus rare, c’est une évidence, mais il serait bien trop téméraire de déclarer sa disparition. Encore aujourd’hui, l’argent liquide joue un rôle primordial dans l’économie. Il n’y a qu’à jeter un œil sur la Suède qui a légiféré pour protéger son liquide, obligeant les banques à le rendre accessible à tous. Et il suffit de se tourner vers le joli monde d’Internet pour y trouver des alternatives à l’omniprésence de l’état, comme les cryptomonnaies par exemple.
Tout ça pour dire ? Loucirésistible ascension des moyens de paiement numériques ne sonne pas encore le glas de notre cher liquide qui tient bon, le vent en poupe. Et ce, même si son visage devient de plus en plus rare.
